Le châtelard de Lhuire se trouve au sommet d'un dôme rocheux, à la croisée des vallées de Saint-Jérôme et de Châtillon-de-Cornelle en venant de Jujurieux.
Trois côtés sont bordés de falaise, le dernier, recouvert de vignes surplombe le village de Lhuire.
Sa présence est attestée en 1343 par une inféodation du comte de SAVOIE à Hugues d'HYERES.
L'acte de vente du 28 février 1483 nous en donne les limites : du côté Nord la juridiction de Varey, du côté de Nivollet l'Abbé de Saint-Sulpice, et pour terminer à l'Est la seigneurie de Chatillon-de-Corneille.
Par mariage la seigneurie arrive dans la maison de SURE.
Le comte de SAVOIE confisque le château à Antoine de SURE dit Gallois condamné à avoir la tête tranchée pour démérite et crime de félonie. Son corps séparé en quatre parties fut exposé à Bourg-en-Bresse, Chambéry, Saint-Maurice et à Moudon, la tête resta à Thonon. Son complice de CORDON eut la vie sauve.
Il cède "le château, mandement et forteresse appelé le chatelard de Lhuires" à noble Jean de DANIEL par lettre patentes du 26 mars 1436.
Pierre et Guillaume de LYOBARD achetèrent la seigneurie le 28 février 1483.
Une délimitation de la seigneurie a lieu en mars 1586 entre Georges de LYOBARD et Jean Philibert de MOYRIA.
Le 14 juin 1602 Hercule de LYOBARD fait reprise de fief et dénombrement.
Philibert de VARANGES, écuyer, sieur de Saint Amour prend possession de la seigneurie, en toutes justices, le 08 mars 1639 après un achat le 18 novembre 1636 pour 2000 livres tournois. Cette première vente fut annulée et une deuxième eut lieu le 08 mars 1639 au prix de 3000 livres.
La terre de Châtelard est achetée par le capitaine Louis DINET de Chassompière le 31 mars 1640 pour 3000 livres, reprise de fief le 30 janvier 1645.
Un procès eut lieu contre Louis DINET par le seigneur de Varey Philibert de BEAUREPAIRE, qui perdit son procès.
Louis DINET, sieur de Chassompière, vend la seigneurie à Claude MONTILLET le 12 mars 1649 qui passe de reprise de fief le 28 juillet 1653.
Reprise de fief le 02 août 1686 par la Dame Barbe Anthelme ROSETAIN veuve Bertrand de MONTILLET.
En 1787 Marie Françoise d'ANGEVILLE vend au enchère la seigneurie. Le Châtelard est acquis par la famille ORSEL.
A la mort de Joseph ORSEL, Jeanne Marie FERROUSSAT, sa veuve en hérite.
En 1820, François Marie Pierre MAUPETIT en hérite au décès de son oncle : Joseph ORSEL, deuxième du nom.
Une visite a eu lieu en 1640 et collationnée par Claude Christine de MONTILLET en 1770. Elle est conservée dans les archives de la Tour des Echelles.
VISITE DU CHATELARD EN 1640, retranscription du dénombrement par Antoine JARRET notaire
Premièrement a l'entrée des cours du dit chateau a une grande porte en arcade avec une méchante porte de bois toute rapetassée et en partie rompue avec ses quatre esparres et deux que le dit PITTION y a fait mettre ainsi qu'une grande serrure qu'il a aussi fourni. Le pavillon d'icelle porte couvert a tuiles a crochet. Le colombier étant du côté du vent de la dite porte assez en bon état. La prison dessous est grotton, son plancher est tout rompu et sans aucune porte virant. Du côté du soir du dit colombier et de la basse-cour souloit avoir une sole et un poulailler avec une petite tourelle toute ruinée n'y ayant que partie des murailles avec les portes de pierre. L'étable étant du côté de bise de la dite sole recouvert a neuf, une porte neuve sans serrure, la muraille étant entre le dit estable et un autre establi qui souloit être a présent tout découvert n'y ayant que les murailles prêtes a se ruiner et la dite muraille mitoyente n'étant pas achevée de construire. Du côté de bise du dit establi découvert a une cave sertie dans la dite basse-cour, la porte virant étant toute neuve a un plot et ses esparres en laquelle cave a un plancher tout neuf,dans laquelle n'a que certain marcons et environ un cent de tuiles tant a crochet qu'a coupe. Puis sommes montés de la dite cour en 1 'haute-cour ayant une muraille mitoyenne et une grande porte de pierre sans porte virant et la dite muraille fort caduque. Les parapets soit murailles autour des dites cours fort caduques étant en partie par terre du côté du matin de la dite haute-cour et ayant une palisse de bois chêne. De la sommes entrés par une autre grande porte dans le dit chateau et sommes montés par un escalier étant a la dite entrée tout refait a neuf que le dit PITTION a fait refaire et fait mettre une pierre de taille au jambage de la dite grande porte. La porte virant bonne, serrant a une grande serrure que le dit PITTION y a fait mettre avec les gonds et esparres, et un verrou derrière, et un autre devant. Puis sommes montés quatre degrés et sommes entrés en une chambre étant a main droite de l'entrée du chateau qu'on souloit appeler la chambre de madame par une porte serrant a une méchante porte virant, sans serrure ni clef, dans laquelle chambre souloit avoir un antichambre séparé avec un pareil dais qui est toute rompue. Les carons de deux larmiers étant dans la dite chambre barrés de fer avec leurs portes virant, la cheminée et tralaison assez en bon état, et, du côté de bise de la dite antichambre, a des aisances la porte virant peu de valeur. Puis sommes rendus du côté du vent de la dite entrée et sommes entrés en une chambre qu'on souloit appeler tristin qui est toute ruinée par dedans , étant allumée par deux larmiers dont l'un est muré, l'autre la serrure enlevée n'ayant porte virant. De la dite chambre sommes entrés dans une autre chambre appelée chambre de monsieur étant toujours du côté du soir de la ci-dessus par une porte, laquelle a une méchante porte virant peu de valeur, la dite chambre en bon état sauf la croisée du matin qui est murée, sans serrure ni porte virant, la croisée du côté du soir les portes toutes brisées. Puis sommes entrés dans la cuisine étant du côté de bise de la dite chambre par une autre porte de taille avec une porte virant sans serrure, laquelle cuisine est en assez bon état or le plancher du dessus qui est tout rompu et pourri, n'y ayant rien qui puisse servir, comme aussi le potager ; de la chambre du dessus la dite cuisine et grenier n'y ayant rien que le couvert, les cheminées toutes abattues, les fenestrages sans aucune porte ; en la dite cuisine a un aiguier sans aucune porte virant, gonds, ni esparres. De la sommes entrés dans une autre chambre appelée le four, le plancher et tralaison toute ruinée n'y ayant aucune haie ni travans ni même poutres ; aussi en une chambre qui souloit être sur le dit four n'y ayant rien que le couvert, le dit four en bon état tant le grand que le petit ; dans laquelle chambre souloit avoir des aisances qui sont murées, comme aussi un petit garde manger qui n'a aucune porte virant ; de la dite cuisine a une porte qui entre dans la dite cave par des degrés, la porte virant y étant appuyée sans esparres ni aisances. Puis sommes sortis de la dite cuisine par une porte étant du côté de bise a soir, qui n'a aucune porte virant, puis sommes montés par la viorbe qui est en assez bon état or qu'il y a deux escaliers rompus et fendus, laquelle viorbe n'est pas achevée. Du donjon de laquelle sommes entrés par une porte serrant a un loquet par derrière, puis par autre porte sommes entrés dans la grande salle qui est assez en bon état sauf les portes des croisées qui sont en partie brisées ; du côté de bise y a une petite antichambre séparée a un pareil dais allumé avec un larmier qui est du côté du matin de la dite antichambre, avec des aisances qui sont du côté de bise dans la muraille de la dite antichambre, la cheminée de la dite salle en assez bon état sauf que le gel est en partie tombé, la porte de la dite salle serrant a un loquet par derrière. Puis sommes entrés dans une autre chambre située du côté du soir avant de la dite salle par une porte qui n'a aucune porte virant et le plancher dessous de la dite chambre fort caduque et le dessus assez bon ; la cheminée a demi abattue, la croisée soit fenêtre sans porte virant. De la sommes entrés dans deux autres chambres toujours en tirant du côté du soir de la susdite ; les dites deux chambres séparées par un pareil dais en laquelle pareil manque deux haies ; les dites deux chambres en assez bon état hors les portes des fenêtres qui sont toutes rompues, et la tralaison de celle du côté de bise le plancher soit tralaison dessus a moitié enlevé, n'y ayant resté qu'environ la moitié, et sans aucune porte virant es portes, ni ferrures es fenêtres. Puis sommes revenus au donjon de la dite viorbe où il y a un cabinet a voste du côté du soir, serrant a une porte virant sans serrure, allumé du côté du soir par un larmier sans serrure, le blanc du dit cabinet tout abattu, ayant mouillé ; le pavillon soit couvert de la dite viorbe retenu sur des perches en danger de tomber. De la sommes montés par une échelle et sommes entrés au grenier sur la dite salle près du couvert, lequel couvert est tout retenu avec des perches soit appuis dessus le poutrement avec peu d'assurance, et le poutrement en pauvre état pour tenir du blé. Tout le couvert ayant été regouttoyé et refait en des endroits a neuf. Dans lesquelles chambres il n'y a aucun meuble de quelle sorte que ce soit. Dans l'enclos du dit chateau â la passe du jardin contenant environ la semaille d'un bichet de blé, une vigne de la contenu d'environ vingt fosserées avec des ermitures tout joint ensemble. Une citerne étant dans le roc, éloignee du dit château d'environ trente pas qui souloit serrer a la clef, n'ayant a présent aucune porte virant ni serrure. Item dépend du château environ huit setines de pré en trois parcelles, l'une appelée pré savoye, l'autre pré au relioux, l 'autre pré cottet. Item un bois appelé en pataroz, autre la chandella, et l'autre en crémant, et ratelier en plusieurs parcelles, avec un bois de chataîgners au dit crémant, et finalement la rente consistant. Et encore le dîme du vin du dit lieu, et le dime des blés des terres dernièrement abergées sous le servi de quatre mesures de froment et six mesures d'avoine.
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En 1997, j'avais effectué une reconnaissance dans les ruines du châtelard de Lhuire, pour mon premier livre "histoire d'une commune du Bugey : Champdor".
Des travaux sur l'édifice étaient déjà en cours cette année là, voici les photos prises lors de ma visite...
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