Vous trouvez ici les résumés de mes articles parus dans les cahiers du Dreffia entre 2001 et 2016. Pour lire l'intégralité vous pouvez commander les cahiers directement auprès du Dreffia.
1- des canons à Champdor
Le titre ne fait pas référence aux canons guerriers, mais simplement au conduit de cheminée appelé "canon". Mais le jeu de mot est inspiré des récits de ma grand-mère. En effet quand elle gardait les vaches sur Champdor, il ne fallait pas s'approcher trop près des limites de Corcelles.... La guerre des boutons...
Cet article relate, d'après un acte notarié de 1664, les travaux demandés par Bertrand de MONTILLET, à un maître maçon d'Izenave, pour son château de Champdor. Ce dernier n'est pas celui que nous connaissons aujourd'hui, mais plutôt une maison forte. Le "masson" doit réhausser la tour de 1m50, achever l'escalier de l'entrée jusqu'au grenier, créer deux chambres avec des fenêtres, créer un bureau avec deux voutes et deux fenêtres, réaliser des cheminées aussi belles que celles du château d'Andert avec leur canon, reboucher et blanchir les murs intérieurs.
2- une chasse au cerf à Rougemont
Monsieur de GRENAUD marquis de Rougemont, habite le plus souvent sa maison de Vieu en Valromey, il n'en demeure pas moins le seigneur du marquisat qui comprend Aranc, Corlier, Izenave, Lantenay, Rougemont et la baronnie de Corcelles. Il possède toutes justices et fourches patibulaires, gibet, cachots, pilori.... Sa soeur, apprend que des particuliers chassent sur les terres du marquisat.
Elle fait donc appelle au châtelain des terres, Louis JUHEM, qui tient le ban de cours le 12 mai 1728. Il est accompagné de Jean Baptiste CYVOCT curial. Il a les noms des chasseurs présumés qui sont convoqués. Des témoignages sont recueillis : ils ont été vus avec fusils sur l'épaule, des aboiements et des coups de feu entendus ..... Un cerf a été tué et ramené avec un charriot tiré par des boeufs.
Je ne connais pas l'issue du procès mais le droit de chasse était détenu par la noblesse.... Une sanction a du être rendu et les coupables punis.
3- Hôtel des Cols
Un ancien qui meurt est une bibliothèque qui disparait.
En 1944 mon grand oncle TRONCHON Jean et sa famille habite à l'Hôtel des Cols sur la route de Cormaranche-en-Bugey à Thézillieu. Une directrice Mme CREPIN et ma famille en tant que fermier, Mrs SIZAC et SIMONIN comme valets de chambre officient dans ce sanatorium de la Croix-Rouge, tous employés du château d'Angeville.
La guerre éclate et aucun malade n'y sera installé. Mon oncle proche du maquis, les cache, les nourris, utilise le téléphone.
Le 22 juin 1944, des hommes en armes arrivent à l'Hôtel, il pense à des maquisards... Mais ce sont les allemands qui tirent en direction de la maison, puis aux mortiers....
Mon oncle courre libérer les bêtes, un mortier éclate près de lui. Il repart vers la maison, prend sa fille d'un an et demi, et tout le monde part en courant aux Teillières, les plus proches voisins. Là, il découvre sa blessure. Il sera évacué par les maquisards aux Hottaux pour être soigné, puis sur Nantua. Les autres sont rapatriés au château.
Quelques jours plus tard, 3 maquisards seront exécutés non loin de là.
Un constat d'huissier sera fait du saccage et l'incendie de l'Hôtel des Cols.
Mon oncle reviendra sur Champdor de nuit en clandestinité.
Il continuera sa vie durant à voir les deux personnes qui l'ont réconforté à l'hôpital de Nantua.
4- Les mariages à Champdor sous l'ancien régime
Dans mon premier livre paru en 2009, "Histoire d'une commune du Bugey : Champdor" un chapitre est consacré à l'état-civil. J'avais déjà établi les TD avant 1999 pour Ain-Généalogie (REGAIN à l'époque). J'ai cru bon en 2006 d'étudier tous les mariages de ce village afin d'en tirer des statistiques : le nombre de mariage dont les époux sont de Champdor ; le nombre d'époux ou épouses venant d'un autre village, du Valromey, du reste de l'Ain ; le nombre de mariages endogames (c'est à dire avec un ancêtre commun) ; etc.
L'étude s'étend sur plusieurs périodes : entre 1618 et 1649 ; 1650 et 1699 ; 1700 et 1749 ; et enfin de 1750 et 1789. Cette étude nous apprend que les mariages sont plutôt entre janvier et février, puis de mai à septembre, avec un pic en juillet août. Le mardi est le jour où les célébrations sont les plus nombreuses. L'âge des époux et des épouses est aussi comparé à travers les siècles, ainsi que le nombre des naissances par couple.
En conclusion nos cambots se mariaient souvent entre cousins, éloignés ou pas, afin d'éviter les morcellements de terres, les filles ont un an de plus que la majorité de l'époque (25 ans), avec une moyenne de 4,5 enfants.
5- la gabelle un populaire sur le sel
La cherté du sel au 17ème siècle augmentait la tentation de l'acheter au trafiquant qu'au grenier à sel de Belley.
Les pailleurs, travaillant au grenier à sel, étaient chargés de placer de la paille dans le sel, afin de facilité les contrôles chez les particuliers.
Les gabelous, garde de la ferme générale, multipliaient les perquisitions embuscades, etc. pour éviter la contrebande.
Le 12 septembre 1699, une brigade perquisitionne chez François VINCENT... Ils y trouvèrent un quart de livre de sel sous un lit. François avoue l'avoir acheté à Anthelme habitant de Cléon.
François VINCENT comparait le 19 septembre suivant à Belley devant le contrôleur général des gabelles. Il est condamné à payer 200 Livres d'amende. Il ne peut payer une pareil somme. Une "grâce spéciale" lui fut accordée : payer 102 Livres. Un accord est signé devant notaire.
6- Jean François de MONTILLET
Guy de MONTILLET, seigneur du lieu est marié à Hyppolite de REVOL. Elle accouche dans leur château (pas celui que l'on connait aujourd'hui) d'un fils le 13 mars 1702 à 17h45. Une enquête prouve qu'il a été ondoyé en l'église du lieu le lendemain, et baptisé le 21 mai 1710 à Champdor.
Il rentre au séminaire Saint Sulpice à Paris le 27 avril 1723. Nommé en 1734 prêtre de Saint Triviers sur Moignans (01), il est déjà grand vicaire de son oncle à Oloron. Le 28 octobre 1735 il en prend le tire d'évêque. Jean François, par brevet royal du 12 avril 1742 devient archevêque d'Auch. Ses armes ornent le portail de la cathédrale d'Auch.
En plus de l'énorme pension versée par le roi, il hérite des deux-tiers de l'immense fortune de Jean Louis de GRENAUD, à charge de reprendre le nom et les armes. Il offrit à son frère ainé la charge de Grand bailly d'épée du Bugey et le château de Cressin-Rochefort.
Il fit énormément pour son diocèse et les paroisses en dépendant, ainsi que pour ses employés. Chacun possède sa chambre, une infirmerie était à leur disposition. Il écrivit aussi bien aux ministres du Roi chaque foi que les biens de l'église sont attaqués, mais aussi à Voltaire ou Rousseau.
Je ne trouve qu'un voyage dans le Bugey entre 1736 et 1742 pour voir sa famille et régler différents problèmes de successions.
L'inventaire après décès nous prouve qu'il était fort instruit, joueur et gastronome (microscope, ... , des dictionnaires variés.... Un billard et 5 tables de jeux,cave garnie de plus de 1000 bouteilles très bons vins).
Par son testament, il lègue toute sa fortune à son neveu Louis Honoré, et à la branche de Champdor, divers objets dont une relique de St François de Sales dans un filigrane en argent,... Sa bibliothèque est léguée au séminaire avec ordre d'éduquer gratuitement les clercs les plus pauvres et donner une rente aux curés du diocèse les plus nécessiteux.
Il décède à Paris en 1776. Ses dernières volonté ne seront pas respectées car il voulait être enseveli sous la tour gauche de la cathédrale d'Auch.
7- Un curial récalcitrant à Corcelles
Les archives de la famille de MICHAUD, baron de Corcelles, sont conservées par la famille de LA FLECHERE, en héritage des d'ANGEVILLE.
Hugues MICHAUD devient baron de Corcelles, Champdor, Cléon et Ferrières le 05 février 1562. Par son testament il partage ses biens en deux parties. Charles, l'ainé reçoit Champdor, et Louis le cadet hérite de Corcelles, seule ville du plateau. Ce qui signifie la tenue d'un marché, des remparts, etc...
Un servante reste au château du lieu en permanence pour l'entretien, mais comme les autres nobles du plateau, ils ont une maison/château/manoir à Vieu en Valromey. Pour gérer leurs biens, ils emploient un juge, châtelain, curial, sergent.
Pierre de MICHAUD de CORCELLES nomme Jacques GRILLET ou GRILLIET comme curial avant 1671. Le baron siège à Chambéry. Il est empêtré dans des procès longs et couteux et délaisse sa seigneurie.
A partir de là, ce fut le déclin de cette famille qui perdit la baronnie mais en garda le nom, et s'éteignit par manque de descendant mâle.
Jacques GRILLET, dont je ne trouve aucune trace de naissance sur Corcelles, y est cabaretier et boucher. Il reçoit à sa nomination les clés du château et les documents nécessaires à sa fonction. Il gère les affaires comme les siennes. Un peu trop au goût du seigneur.
Pierre de MICHAUD, via son avocat se plaint que Jacques ne rend plus de compte des affaires et agit malhonnêtement. Il apprend que celui ci, accompagnée de sa mère, se sont rendus au château. Ils ont insulté et battu la servante. Le droit de ban du vin appartient au seigneur dont il a le privilège. Notre cabaretier, lui continue à vendre le sien. Il a été également couper des sapins dans la forêt de Quatre Saults, qui fait l'objet d'un procès fleuve entre Corcelles, Brénod et Champdor. Louis de GRENAUD, baron de Rougemont intervient donc contre Jacques GRILLET. Ce dernier proclame que c'est le sieur de GRENAUD le seigneur de Corcelles et non Pierre de MICHAUD... Il descend même à Lyon essayer d'empêcher le mariage du sieur de MICHAUD.
Pour tous ces faits, il est convoqué par la justice. La plaidoirie est sévère. L'avocat du sieur de MICHAUD, n'aime pas les bouchers : " ils ont lesprit fort grossier et que leurs pensées ne sont qu'au sang et à la cher...".
Mes recherches sont restées vaines pour trouver l'épilogue de ce procès.
Le sieur de MICHAUD vendit sa seigneurie de Corcelles, resta sur Vieu qu'ilvendit également pour habiter une simple maison à Mongonod.
8- Vers à mademoiselle d'ANGEVILLE
M. Jean Baptiste Antoine Aimé de PONGERVILLE nait le 03 mars 1782 à Abbeville et décède le 22 janvier 1870 à Paris. C'est un homme de lettres et poète. Il est élu le 29 juin 1830 à l'Académie française. Il fut élu maire de Neuilly de 1807 à 1828.
Je ne trouve aucun lien de parenté avec la famille d'ANGEVILLE. Mais il écrivit un superbe poème pour Melle d'ANGEVILLE. En était-il amoureux ? Etait-il féministe avant l'heure ? Etait-il un fervent admirateur ? nous ne saurons jamais.
En voici les premiers vers :
La terre, jeune encor, centre de feux brûlants,
En liquides brasiers les vomit de ses flancs
Ces rochers, vastes monts, que ses efforts soulèvent,
Par le temps entassés, ils se dressent, s’élèvent,
Et semblent envahir, géants audacieux,
L’intervalle infini de notre globe aux Cieux.
De leur sublime horreur vous repaissez vos yeux ?
Ni des rocs suspendus l’incessante menace,
Ni les flots endurcis d’un océan de Glace,
Ni les sentiers ardus sur le gouffre inclinés,
Rien n’arrête l’essor de nos obstinés.
...
9- Visite du plateau par les curés des Hospices de la Charité de Lyon
Dans mon premier livre sur Champdor, un chapitre est dédié aux enfants trouvés des Hospices Civils de Lyon, mis en nourrice au village.
Les Hospices de Lyon recueillaient les enfants abandonnés. L’Hôtel Dieu avait en charge les nourrissons trouvés ou déposés dans le tour. Le tintement de la cloche du tour annonçait l’arrivée d’un nouveau-né déposé. Les familles ou filles mères déposaient le petit sans être connues ou reconnues. Cela évitait les abandons aux portes des églises, dans les rues, etc. et donc préservait leur vie et diminuait la mortalité de ces pauvres gamins.
Deux cas se présentaient, soit le bébé possédait un billet donnant des renseignements comme son nom, prénom, s’il avait été baptisé, et quelques fois possédant un signe distinctif de reconnaissance ; soit il ne possédait que ses langes. Dans ce dernier cas, il était alors baptisé, avec l’attribution d’un patronyme et prénom. Puis un médecin des Hospices auscultait l’enfant, le vaccinait contre certaines maladies (petite vérole, etc.).
Souvent âgés de 2 ou 3 jours, les nourrissons étaient envoyés auprès des familles d’accueil dans l’Ain. Les Hospices les rétribuaient en numéraires et en habits jusqu’aux 12 ans de l’enfant. Mais en « bon père de famille », des curés se chargeaient de surveiller le placement, l’état de santé physique et moral des placés, la moralité des parents nourriciers.
Rentrés aux Hospices, ils rédigeaient un rapport global sur l'état de santé des enfants, la moralité des parents, sur la commune, sur les épidémies, le nombre des décès, etc.
Les Curés visiteurs arrivaient par Thézillieu, visitaient les villages et terminaient par Corlier. Voici quelques informations recueillies sur les comptes rendus de visites : Lônes (Lompnes) n’est citée qu’à partir de 1805. il y eut un grand incendie à Hostiaz le 24 juin 1822. En 1823, les visiteurs demandent de ne plus mettre d’enfant à Champdor car le maire et le curé ne veulent pas en prendre soin. Un incendie eut lieu le 17 mai 1841 sur Corlier... Et tant d'autres informations se trouvent dans ces livres.
Les archives départementales du Rhône ont mis en ligne les registres des enfants placés sur leur site.
10- Un châtelain à l'abbaye de saint Sulpice
Tout seigneur, pour gérer ses biens, faisait appel à des hommes de loi à qui étaient vendues les charges de : procureur d’office, greffier, châtelain, etc... L’abbaye Saint Sulpice, sise à Thézillieu, ne dérogeait pas à cette règle.
En recherchant des actes notariaux j’ai trouvé la nomination d’un procureur d’office, châtelain pour l’abbaye. Il tenait les comptes, enquêtait, jugeait les petits délits, contrôlait les ventes de tous les biens, régissait les bâtiments de son maître.
Le révérend, Nicolas LEGOUX « dès son arrivée à l’abbaye, a trouvé grande ruine et détériorations des bâtiments et dépendances ». Il veut y remédier et faire des réparations le plus rapidement possible mais les dépenses sont déjà très élevées. En 1628 la charge de châtelain est libre. Le révérend abbé Nicolas LEGOUX et le chapître décident de vendre la charge. Donc, Nicolas LEGOUX, assisté d’André SILLIMAND, prieur ; Jean de BELMONT, sous-prieur ; Hugues BRACHET, Antoine CUCHET ; Louys REYMOND, Denis TROCUT tous religieux profès et prêtres de ladite abbaye et représentant la grand partie des prêtres, vend, cède et remet à "Antoine CYVOCT, notaire royal, présent et acceptant, pour lui et les siens, les offices de chastellain, de procureur d’office, et greffier de la juridiction dudit Saint Sulpice, des terres et dépendances… avec les honneurs, proffits, emolluments et droits dépendants dudit office…a la charge que ledit seigneur Abbé delivrera ou fera délivrer annuellement audit CYVOCT six seytives de vin pur du cru des vignes de maschuraz à chaque feste de la saint martin d’hyver… plus les fruits de trois petites pièces de pré". Après signature de l'acte passé devant notaire Antoine devient châtelain, procureur d’office et greffier de l’Abbaye de Saint Sulpice. Anthoyne CYVOCT, notaire royal de Thézillieu, est en plus cité châtelain de Massignieu. Le même abbé reconnaît lui avoir vendu les charges contre 1 000 Livres tournois.
Sauf que le grand prieur de l'ordre de Cîteaux ne reconnait pas l'aliénation et l'acte signé. D'un commun accord le contrat est cassé, toujours devant notaire, et un nouvel acte est rédigé. Les charges sont partagées avec son frère Hugues CYVOCT.
Son père était déjà au service de l'abbaye. Cette famille est originaire de Thézillieu, j'en ai établi la généalogie complète. Elle est composée de laboureurs, tisserands, maréchaux-ferrands, bourgeois.... et des gens célèbres : médecins, généraux, mais aussi un bagnard.
11- La famille CYVOCT de Thézillieu
J'ai réalisé la généalogie complète de cette famille bourgeoise de Thézillieu, mais aussi la branche de Belmont.
L’étude de cette famille est d’autant plus intéressante que : l’écriture du patronyme reste le même sur le village natal ou ceux d’adoption ; elle appartient à la bourgeoisie bugiste par ses métiers et ses alliances ; Joseph CYVOCT est devenu noble (1722-1781). un blason est rattaché à ce nom ; Honoré CYVOCT meurt au bagne de Toulon en 1856 ; Antoine Marie CYVOCT est déporté à Cayenne en 1882 et gracié en 1898 ; cinq sont décorés de la Légion d’Honneur et d’autres de médailles militaires ; il existe des CYVOCT dans les ordres religieux du 16ème siècle à 1926 ; plusieurs ont été élus maires, conseillers d’arrondissement ou général ….
Ils vont gravir l'échelle sociale mais resteront dans la bourgeoisie.
Joseph de CYVOCT sera le seul qualifié de noble et avec une particule (1722-1781). Il s'engage dans l'armée et terminera capitaine.
Cette famille, sans être noble, possède un blason. Il orne la cloche de l'église avec la date de 1689. Il se lit : D’or, à l'arbre arraché de sinople, issant d'un cœur de gueules, accosté de deux étoiles d'azur ; au chef d'azur chargé d'un croissant d'argent entre deux étoiles du même.
Honoré CYVOCT nait à Belmont en 1800. César ROUX le fait expulser et fait saisir ses biens pour non paiement de dettes en décembre 1855. 15 jours plus tard la grange dudit César flambe. Honoré est arrêté et traduit en justice à la cour impériale de l'Ain. . Il est reconnu coupable d'incendie volontaire et condamné aux travaux forcés à perpétuité.
Antoine Marie CYVOCT est le petit fils du précédent, né à Lyon en 1861. A 21 ans il est déjà connu des services de Police, comme gérant d'un journal anarchiste. Le 23 octobre 1882 une bombe éclate au théâtre de Bellecour et une autre devant un centre de recrutement. Il est suspecté d'en être l'instigateur mais il est en Suisse. Il est jugé par contumace en décembre à 2 ans de prison et une amende. En janvier 1883 il fait parti du procès des 66 anarchistes, nouvelle condamnation à 5 ans de prison et amendes. Il quitte Genève pour la Belgique, mais en février 1883 il est blessé par un engin de sa confection. Il est arrêté jugé et extradé à Lyon. Le verdict tombe le 12 décembre : condamné à la peine capitale. Il fait appel. le 22 février la peine est commuée en travaux forcés à perpétuité. il arrive au bagne en Nouvelle Calédonie le 02 octobre 1884. En 1889 la peine est confirmée à 15 ans de travaux forcés. Il obtient une grâce présidentielle en 1898. Il rentre en France et décèdera à Paris en 1930.
Après des deux délinquants, cinq CYVOCT seront décorés de la Légion d'Honneur.
Ambroise né en 1813 à Thézillieu, il sera décoré en 1868 comme gendarme. Le manque de document dans le dossier ne permet pas d'avoir le pourquoi de cette distinction.
Jean CYVOCT né en 1774 à Thézillieu, s'engage en 1793 dans l'armée. il fera les campagnes d'Italie, puis d'Orient. Il sera garde consuls en 1802, puis chasseur à pied en 1806, et médaillé la même année.
Louis CYVOCT est né à Belmont en 1783. Il reçoit la la décoration en 1825 comme capitaine au régiment à pied. Dans certains actes il est désigné comme médecin.
Léon Louis Marcellin est né à Strasbourg, fils du précédent. il rentre à l'école militaire en 1850. Sous Lieutenant en 1852, puis lieutenant en 1856, il obtint le titre de capitaine en 1870. Il devient chef de bataillon en 1871. en 1879 il devient Lieutenant Colonel, puis Colonel en 1884, et enfin Général de Brigade en 1890. il est chevalier de la Légion d'Honneur en 1871 et officier en 1889. Il décède à Lyon en 1904.
Louis Henri Martial, frère du précédent, nait aussi à Strasbourg en 1821. Il est Capitaine en 1869, année où il reçoit le grade de chevalier de la Légion d'Honneur. Il meurt à Alger en 1889.
12- La chapelle du château de Longecombe
Longecombe, maintenant hameau d'Hauteville-Lompnes, était détenu par la famille du même nom. Un château se situait au sommet du village. Il y a très peu d'écrit le concernant, voir pas du tout.
En 1695 Joseph Honoré de LONGECOMBE habite son château avec sa famille. De son épouse de GRILLIET Gabrielle, il eut quatre enfants. Ils ont été baptisés ou ondoyés dans la chapelle du château, entre 1688 et 1697. Elle est dédiée à Saint Georges. Philibert CYVOCT, prêtre, en est nommé recteur le 26 octobre 1695 par acte notarié. Il accepte et s'engage à desservir la chapelle. En 1699 Philibert CYVOCT se rétracte devant le même notaire par acte signé à "l'hostellerie" de Thézillieu. Le capitaine du régiment de THOY accepte et reprend le patronage de la chapelle. Que c'est-il passé ? Nous n'avons pas la réponse.
13- Loterie Nationale à Cormaranche-en-Bugey
Gabriel Charles DAVID-NILLET né en 1906 est le dernier enfant de cette famille de Septmoncel diamantaire venue s'installer au Moulin MIGUET. C'est mon grand-père. Il est servant au sanatorium départemental de femmes. En 1934 la vie n'est pas facile. Un coiffeur a gagné 5 millions de francs au premier tirage de la Loterie Nationale. Mon aïeul n'échappe pas à l'appât du gain. Le 6 février mon grand père récupère l'argent de neuf personnes et en dresse la liste. Il achète un billet à 100 francs. Tous attendent le tirage.
Ont-ils fait fortune ce jour là ? Je n’en suis pas sûr, car si tel avait été le cas, nos heureux gagnants auraient fait la une du journal sur le plateau.
Mais au fait, qui sont ces malheureux perdants ? Gabriel DAVID-NILLET, Georges GROS, Hervé LEGALLE, Marcel GROS, Marius BERGER, Alfred DAVID-NILLET, Gustave E., Antoine FELIX, Paul MACLET, Jean BILLARD.
14- Michel Philibert GENOD, peintre
Je ne vais pas dévoilé l'article qui paraitra l'an prochain dans les cahiers du Dreffia.
M. GENOD est bien de tous nos peintres celui qui a mis le plus son pinceau au service de son cœur, ce sont les mots de Louis XVIII.
Pourquoi un article sur cet artiste lyonnais, tout simplement parce que son père Vincent GENOD, charpentier, est originaire de Cormaranche-en-Bugey. Il "descend" sur Lyon afin de travailler et s'y marie. Le deuxième enfant Michel Philibert nait en 1795. Il est très doué en dessin. Il est repéré par M. REVOIL fondateur des Beaux Arts de Lyon. Michel Philibert y rentre en 1807 comme élève en dessin.
Il deviendra un peintre connu, reconnu, décoré de nombreuses médailles. Ces peintures sont exposées dans les plus grands musées français, pour ce qui nous intéresse, à Lyon bien sûr et au monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse.
15- Un infanticide à Saint-Jean-le-Chevelu
Cet article est paru, non pas dans la revue du Dreffia, mais dans celle du Bugey.
Elle concerne un fait divers au château de la Forest en mai 1776.
Joseph de GRENAUD de VALLON, fils cadet, vit dans son château de la Forest. Plusieurs personnes sont à son service : un fermier, un homme à tout faire, une servante. Cette dernière n'habite plus avec son mari. Une procédure judiciaire est instruite pour infanticide. La servante n'a pas déclaré sa grossesse, a accouché, et à tué son fils. Ce dernier est né du fruit d'une aventure avec le noble de VALLON... Ayant connaissance qu'ils allaient être arrêtés ils s'enfuient.
Lors de l'enquête des traces de sang sont trouvées dans la chambre de la servante. Le château est entièrement fouillés ; des témoins sont entendus. Un cadavre de bébé est découvert. Le crime le plus ignoble de l'époque est donc avéré : l'infanticide ! Il est passable de mort ! Une servante et un noble !
Les assassins sont condamnés à être conduit sur la place publique : la servante sera pendue et le noble aura la tête tranchée !
Des lettres de prises de corps sont donc dressées. Ils sont condamnés par contumace le 02 décembre 1777.