Le moulin à ciment de Tenay
Tous les automobilistes qui empruntent la montée de Tenay passent devant ce grand bâtiment situé entre la route et l'Albarine.
Au siècle passé un pont permettait de passer sur la rive gauche de la rivière, il a aujourd'hui disparu.
J'ai repris les renseignements trouvés, tant les sites Internet des Archives départementales, que celui des archives Nationales, du livre "au temps d'avant", etc....
Voici un aperçu de la vie de cette usine située au lieu dit "sous Malix" dans les recensements de Tenay. Cette usine est appelée aussi Tacon dans certains ouvrages comme l'industrie des chaux et ciments dans le sud-est de la France (1928).
A cet endroit M. ALLARD de Malix, avait construit un moulin en 1824. Ce bâtiment fut détruit lors d'un éboulement.
M. Philibert BIDREMAN, fabricant de chaux à Lyon Vaise, rachète le terrain et celui voisin appartenant à la mairie en amont du pont.
Vers 1858, il signe une convention avec la mairie afin d'effectuer des fouilles, de l'autre coté de la rivière. En ouvrant puits, galeries, cavages, il trouve des bancs de calcaire suffisamment important et de qualité à fabriquer de la chaux.
L'an d'après il construit l'usine contenant huit fours à chaux, un bâtiment servant de cantine pour les employés, et une baraque pour le surveillant. Puis c'est un barrage qui est construit sur l'Albarine pour alimenter l'usine.
Le 20 mai 1863, Mrs LOBEREAU Pierre Joseph, négociant fabricant de ciment à Paris ; MEURGEY Jean négociant fabricant de ciment à Venarey dissolve leur société et forment avec Mrs CHARDENOT Claude Marie, commis négociant à Paris ; EMMERY Charles Denis, négociant à Venarey et PORTERET Henri André Philidor, commis négociant à Paris une société en nom collectif ayant pour objet la fabrication et la vente des ciments et chaux.Le 12 août 1861, une galerie s'effondre provoquant la mort de Augustin BERTHET.
Le 30 mai 1863, la gazette des tribunaux publie l’acte de la création sous seing privé passé à Venarey.
Elle est contractée pour 10 ans à partir du 1er janvier 1863 jusqu’au 31 décembre 1872.
La raison social, signature et la direction générale sont au nom de LOBEREAU et MEURGEY. Les livres de comptes appartiennent aux 4 sociétaires. En cas de décès des deux directeurs la société sera dissoute. Aucun n’habite sur Tenay à la création.
En 1871, la commune signe avec les directeurs une convention d'exploitation pendant 18 ans sur les lieux dits en Cordaret et Fiez, sous la roche d'Hostiaz.
La pierre extraite est chargée dans des wagonnets roulant jusqu'à la sortie de la galerie. Puis chargée dans des caisses pour être descendue jusqu'à l'usine. Cela représente un dénivelé de 100 mètres.
La première mention d’une usine à ciment à Tenay se trouve dans les recensements datés de 1866. LALLEMAND François, commis à la fabrique de ciment, habite avec sa femme et sa fille au lieu-dit le four à chaux, avec un nommé GROSLIER Jean Baptiste employé à la fabrique.
La société MEURGEY-PORTERET-GUINGAT voit le jour à Grenoble le 14/02/1874, avec modification le 25/09/1883, activité : ciment et chaux.
Dans les mêmes sources en 1872, le lieu est nommé Sous Malix : moulin, four à chaux et scie. François LALLEMAND y est cité directeur de l’usine à chaux. Il habite toujours sur place ainsi que ESPIT Frédéric, chaufournier à l’usine ; PIANFETTI Antoine, mineur ; etc.
Le recensement de 1876 est plus précis. Il apparait un aubergiste, un vigneron, le personnel du moulin, de la scierie, et de l’usine à ciment. Le couple JACQUEMET, employé de l’usine à ciment, originaire de la Marne, et leurs 6 enfants habitent le lieu.
Le directeur de l’usine de ciment, recensé en 1896, est PORTERET Henri, 55 ans, originaire de Grenoble, fabricant de ciment. C’est le successeur de la première société créée. Il est marié, a deux enfants Adrien et Joseph âgés respectivement de 29 et 25 ans. Tous habitent sur place à l’usine en 1901 avec une domestique et deux valets de chambre.
Henri décède à Tenay en 1901, laissant la direction à Adrien, qui habite à l’usine en 1906. Il a pour gouvernante MASSONNET Marie, originaire de Brénod, qu’il épouse. L'entreprise recherche un tonnelier pour fûts à ciment en 1904.
En 1926 la famille PORTERET n’habite plus « sous Malix », mais l’usine fonctionne toujours car trois personnes sont citées « ouvrier au ciment », un camionneur, un manœuvre, employés à l’entreprise de BRARDA Compagnie.
Mme DI CARLO cite, dans son livre le Temps d'avant, que la cimenterie est la propriété de la maison MONDON et Cie entre 1919 et 1924, et qu'elle est rachetée par la S.I.S. en 1926.
En 1931, Victor BRARDA, âgé de 30 ans, est directeur et habite sous Malix avec sa femme et son fils, ainsi que 7 ouvriers, chaufourniers, mécaniciens et/ou manœuvres, et une domestique italienne.
Toujours via les recensements, celui de 1936 prouve que la société BRARDA est toujours là. M. MURIAND Jules y est contremaître, PINGEON Lucien y est restaurateur canier, Mrs CORNELLI et PETTOVEL sont chaufourniers, Mme DESPLANCHE y est employée chez Victor BRARDA.
En 1946 il ne reste qu’un chaufournier à la cimenterie sous Malix, M. COMELLI Alexandre d’origine italienne. Victor BRARDA est décédé en 1993.
La société a déposé un brevet « Portland artificiel » prise lente. Elle reçoit plusieurs médailles, et participe à plusieurs expositions : Dijon 1856, Besançon 1860, Chalon sur Marne 1861, Paris 1867 et 1878, Oran 1877, Troyes 1880, Hanoï 1887, Epinal 1888.
Cette usine exportait du ciment prompt jusqu'en Alsace.
Un peu de généalogie sur la famille PORTERET
PORTERET André Philidor, fabricant de ciment est né le 12 mars 1840 à Touillon en Cote d'or. Il épouse à Tenay MOLLARD Adèle Adélaïde, ménagère, le 16 juin 1866. Ils divorcent le 15 mars 1897. De leur union naissent deux enfants :
1- PORTERET Jean Marie Adrien né le 09 février 1867 à Grenoble, décédé le 23 janvier 1926 à Lyon. Il se marie le 07 juin 1906 à Lyon avec MASSONNET Anne Marie Claire (1861-1945), fille d'une famille bien connue de Brénod. C'est lui qui reprend la direction de la cimenterie de Tenay.
2- PORTERET Joseph André Marius né à Grenoble le 28 février 1872, il décède à l'hôpital de Lyon le 05 mars 1923. Il se marie le 25 juillet 1896 à Paris et divorce le 17 février 1902 de GRANDJEAN Laure Emilie Pauline (1878-1948).
Chaufournier : Ouvrier travaillant à la fabrication de la chaux dans un four : extraction de la pierre, préparation du four et alimentation en combustible, fabrication de la chaux, mise en sacs, etc ...
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